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mardi 7 juillet 2020

A propos de "Faust" de Goethe

… l’évocation de l’Esprit de la terre traduit l’amertume, aussi vieille que le monde, du chercheur qui se heurte aux étroites limites du savoir humain.

Scènes tragiques du drame de la connaissance et intermèdes comiques alternent donc dans cet « Urfaust », à l’imitation du théâtre shakespearien qui fut la plus constante admiration de Goethe.

Son admiration exclusive de l’antiquité et sa fidélité aux règles classiques font de lui presque un étranger dans son ancien milieu.
Schiller, qui vit tout près de lui, en est resté aux conceptions littéraires que Goethe a formellement répudiées.

Goethe qui connaît bien la Bible, s’est souvenu du Livre de Job.

Dieu a voulu l’homme libre, c’est-à-dire sujet à l’erreur. Il a mis aussi en lui le désir du bonheur que lui seul, Dieu, peut combler, et même si l’homme pêche par faiblesse, c’est l’Absolu qu’il cherche sans le savoir à travers ses égarements.

Il n’est pas jusqu’au septième art qui n’ait repris le sujet dans le film de Réné Clair : « La Beauté du Diable ».
Constatation assez mélancolique. Le cinéaste n’est que le troisième, après Lessing et Goethe, qui ait terminé l’aventure de Faust par une note optimiste. Le scepticisme glacé de Valéry va dans le même sens que le déchaînement romantique de Berlioz damnant Faust.

(Jeanne Ancelet-Hustache)

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