Il y a 30 ans, en 1989, un "sociologue des styles de vie" constatait…

"Depuis les années 1974 s’est développé en France, comme dans tous les pays occidentaux industrialisés, un fort courant de « recentrage ». Cette mentalité recentrée est motivée par une résistance passive aux déstabilisations multiples de l’innovation, de la crise, de l’espace mondial, par l’installation dans un équilibre stable, sans conflit, sans aventure, sans risque…

Depuis 1982, ce recentrage devient de plus en plus « rigoriste » à la recherche d’un enracinement plus ferme de cette harmonie dans les valeurs ancestrales et tribales.

Une nouvelle intimité-niche est née…

 […] La tribu-entreprise redevient la super-niche protectrice, conviviale, communautaire, l’hyper-cocon d’équilibre hors crise, au moment même où s’effondrent les syndicats et l’Etat-providence.

C’est contre ce modèle d’entreprise-secte, à tendance religieuse ou militaire, que se marginalisent de nouveaux types de travailleurs qui tous veulent protéger leur intimité contre l’usine-régiment : les styles de vie « décalés » et « égocentrés » recherchent l’intérim, le free-lance, les remplacements et les petits boulots, les stages répétitifs, le temps partiel et les horaires variables, la mobilité ; il se voient travailleurs indépendants, micro-PME de copains, petits commerçants ou artisans, francs-tireurs de l’économie. » (Bernard Cathelat)