Quel islam prône l'université Al-Alzhar ?

En 1985, la très renommée université islamique, censure les Mille et Une nuits…

Ses théologiens sont allés jusqu’à justifier le meurtre de citoyens égyptiens accusés d’apostasie par des fondamentalistes musulmans.

Le 4 février 2019, le pape François et son recteur, Ahmed el-Tayeb, cosignent « un document historique sur la fraternité »

Le recteur affirme dans le document que « les droits des femmes doivent être pleinement reconnus ». 

Quelques mois plus tard, il clame que « tout croyant a le droit de corriger sa femme si celle-ci se montre désobéissante sous réserve qu’il ne lui brise pas les os. »

Al-Azhar fustige certaines mesures législatives adoptées par la Tunisie devenue démocratique depuis la chute du despote Ben Ali. Ce pays, en effet, a promulgué des lois consacrant l’égalité entre les citoyennes et les citoyens, en particulier dans le domaine de l’héritage, où l’islam classique prévoit que la femme doit hériter deux fois moins qu’un homme. 

Malgré les mises en garde des « mollahs » utraconservateurs d’Al-Azhar, le gouvernement tunisien, et c’est une première dans le monde arabe, a abrogé, dans la foulée, une disposition islamique interdisant à une musulmane d’épouser un non-musulman.

L’université soutient un projet de loi dont la finalisation est de criminaliser les athées en Égypte.

Les chrétiens en Egypte

Lorsque fût déclaré de jure le protectorat britannique en 1914, les chrétiens d’Egypte ne se réduisaient pas aux coptes. Dans le nord du pays vivaient des communautés de Syro-libanais (grecs-catholiques ou grecs-orthodoxes), de Grecs, d’Italiens.

En 1900 : environ 10 millions d’habitants

En 2020 : environ 100 millions d’habitants

8 à 10% de chrétiens

(…) après l’indépendance en 1922 (…) la politique nationaliste de Gamal Abd el-Nasser (président de 1953 à 1970) (…) bien qu’il passât pour laïc, le nassérisme identifiait identité égyptienne et islamité, et muselait l’expression politique des laïcs coptes, réduits au communautarisme. L’Eglise copte - désormais identifiée au patriarcat - devint alors l’unique porte-parole de la communauté. Le charismatique patriarche Kyrillos VI (1959-1971) affichait sa bonne entente avec Nasser 

(…) les apparitions de la Vierge à Zeitun (un quartier au Caire) en 1968,

Sous Sadate, s’accentua l’islamisation du discours et de l’espace public. La Constitution de 1980 déclara que la sharî’a était la base principale de la législation. L’ampleur des migrations d’Egyptiens dans les pays du Golfe amplifia l’islamisation de la société et le retour du port du voile, différence visible entre femmes coptes et musulmanes.

Selon la loi islamique, un mariage est impossible entre un homme copte et une femme musulmane, tandis qu’une femme copte peut épouser un musulman.

(…) succès des Frères musulmans aux élections législatives de 2012

Une majorité de musulmans, excédés du puritanisme ambiant comme de la dégradation économique et sécuritaire, se dressa avec les coptes contre le régime des Frères lors des immenses manifestations du 30 juin 2013. Les coptes soutinrent le général (bientôt maréchal) al-Sissi dans sa prise du pouvoir,

En guise de représailles, du 14 au 16 août 2013, les Frères musulmans brûlèrent une soixantaine d’églises et de nombreuses écoles chrétiennes, pillèrent magasins et pharmacies appartenant à des coptes.

(…) la nouvelle Constitution votée en 2014 (l’islam est la religion de l’Etat et la shari’a est la source principale de la législation), la liberté de croyance fut déclarée absolue, et le Parlement adopta en 2016 une loi organisant la construction et la restauration des églises. Malgré le changement d’attitude de l’Etat, de graves attentats perpétrés, à l’instigation de Daesh, dans des églises de grandes villes ou contre des coptes à la campagne, en 2016, 2017 et 2018, accentuèrent le sentiment d’insécurité des coptes.

(Catherine Mayeur-Jaouen, Bulletin de l’Œuvre d’Orient, 2^ème trimestre 2020)

« Avant nous ne parlions pas de religion, nous vivions ensemble et c’est tout »

(…) le taux d’analphabétisme frôle les 30% (20% chez les hommes, 40% chez les femmes)

« Les pauvres d’aujourd’hui sont la classe moyenne d’hier » Beaucoup émigrent à l’étranger, les chrétiens en Australie, aux USA ou en Europe, les musulmans dans les pays du Golfe. Mais l’émigration est surtout intérieure. Les chrétiens de Haute-Egypte se pressent au Caire, asphyxiant encore un peu plus une capitale qui ne sait plus comment accueillir ces nouveaux venus.

(Eglantine Gabaix-Hialé, ibid)