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lundi 2 août 2021

Sur Louis XVI

"Lors de sa naissance en 1754, Louis-Auguste, duc de Berry, est troisième dans l’ordre de succession au trône. 

Ses parents sont ce que l’on appelle alors des dévots, des catholiques austères mais sincères. Son père lui inculque le respect des humbles, lui fait partager le repas des paysans et même labourer un champ.


Il maîtrise le latin à l’âge de 13 ans (…) Il parle l’italien et l’espagnol, possède quelques éléments d’allemand, et surtout se débrouille en anglais, au point de lire dans le texte Shakespeare, le philosophe Hume ou les historiens Gibbon et Walpole (…) il excelle en mathématiques, ce qui lui donne l’accès à la cartographie, à la navigation océanique, à la géographie, mais aussi aux questions de finances publiques.


En fait, le roi, les ministres, la cour, s’intéressent aux philosophes et au besoin les protègent. Ces derniers prônent des réformes mais dans le cadre de la monarchie, le seul système qui leur paraît adapté à un grand État. La vraie question, qui court dans tous les partis, serait plutôt de savoir quelle monarchie.

Deux modèles sont en concurrence : la monarchie parlementaire anglaise et la monarchie absolue “ éclairée ” prussienne ou russe (…) Mais l’opinion regimbe. À 13 ans, dans un petit livre de Réflexions écrit à la requête de son précepteur, le duc de La Vauguyon, Louis-Auguste, le futur Louis XVI, a noté : « Je dois toujours consulter l’opinion publique, car elle ne se trompe jamais. »

Devenu roi à 19 ans au printemps 1774 -son grand-père a été emporté par la variole en dix jours -, il rappelle les parlements. On l’acclame.


Hardman note qu’il est beaucoup plus fasciné par l’Angleterre que par les puissances continentales…


La crise révolutionnaire est surtout due à des difficultés de trésorerie : la guerre d’Amérique a ruiné l’État. À cela s’ajoute en 1786 un scandale : l’affaire du Collier, qui porte atteinte à la réputation de la reine. Une grande partie des élites conspire alors contre le roi et ses ministres, pour défendre ses intérêts. L’historien Bernard Faÿ parle d’une “ triple trahison ” : celle de la noblesse, celle du duc Philippe d’Orléans, prince du sang, qui rêve de remplacer Louis sur le trône, et celle des parlements."


(extraits d'un article de Michel Gurfinkiel dans Valeurs Actuelles, 22/07/2021)

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