Après avoir tué son frère Abel, Caïn construit une ville (Genèse, 4)
Vivre comme si Dieu n'existait pas… Sodome et Gomorrhe… (Genèse 19).
Chassés par la famine, ils se réfugient en Egypte grâce à Joseph. Réduits en esclavage, les nomades y fabriquent des briques pour construire les "villes-entrepôts de Python et Ramsès" (Exode 1, 11-14).
La ville n'est évidemment pas mauvaise en soi.
Comme l'écrit le frère dominicain Pierre Martin de Marolle (Fribourg), "Alors qu'Il libère son peuple de l'oppression de L'Egypte, Dieu lui promet de revenir en terre promise, cette fois pour en prendre possession. Il lui sera donc permis d'avoir des villes. Mais les Hébreux sont prévenus : "Quand le Seigneur ton Dieu te fera entrer dans le pays (…) ; quand tu auras des villes grandes et belles que tu n'as pas bâties (…) garde-toi doublier le Seigneur, Lui qui t'a fait sortir d'Egypte" (Deutéronome, 6, 10-12). C'est ainsi que Dieu conquiert ce symbole d'orgueil et de violence. Son peuple va bien vivre dans des villes, mais des villes "qu'il n'a pas bâties" et qui, par là-même, deviennent un don de Dieu".
Jérusalem elle-même s'appelait Jébus, et c'était la ville des Jébuséens. Elle a été conquise par la tribu de Juda (Josué 15, 63), puis par David, qui doit acheter le terrain à un Jébuséen pour élever un autel, qui deviendra le Temple, sur les hauteurs de la ville (2 S 24, 18).
Dans l'Apocalypse, il y a deux cités, décrites comme deux femmes : d'un côté la grande prostituée, Babylone, de l'autre la Jérusalem nouvelle qui descend du ciel. La première est destinée à être détruite. La seconde est le sommet de la création nouvelle. C'est la cité des hommes recréée, dénuée de violence et d'idolâtrie, avec, en son centre, le fleuve d'eau vive et l'arbre de vie du jardin d'Eden (Ap 22, 1-2). Son temple est l'Agneau.
Si l'homme redevient jardinier, il n'en reste pas moins constructeur de villes. L'histoire des hommes, créateurs de villes, n'est pas effacée, mais transfigurée.
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