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dimanche 29 mars 2020

Les Invalides

En 1670, une ordonnance royale de Louis XIV commande la construction d'«un hostel royal d'une grandeur et espace capables d'y recevoir et loger tous les officiers et soldats tant estropiés que vieux et caduques».
L'idée était d'héberger les militaires qui s'étaient sacrifiés au service du roi. Car jusque-là, les uns trouvaient refuge dans les monastères, les autres mendiaient ou coupaient les bourses près du Pont-Neuf !

Trente-six ans plus tard, en 1706, l'Hôtel est achevé.

Au-dessus du grand portail qui conduit à la cour centrale, un haut-relief représente Louis XIV à cheval, en empereur romain, flanqué des allégories de la Prudence et de la Justice.

Le bâtiment abrite aussi des ateliers où ceux qui sont encore capables de travailler confectionnent des souliers, des tapisseries ou des livres enluminés.

14 juillet 1789. À l'aube, une foule menaçante se presse sur l'esplanade. Les artilleurs qui la défendent refuseront de tirer sur les émeutiers, qui proclament bien haut : « Nous ne sommes pas venus pour violer l'asile de la bravoure française. Nous ne demandons que les armes qui sont à l'hôtel pour résister à la force par la force ! » Les 28 000 fusils et les 24 canons des Invalides serviront, le jour même, à prendre la Bastille…

1804. Napoléon Ier , souverain depuis deux mois, remet les premières croix de la Légion d'honneur sous la coupole des Invalides. 

Dans son testament, Napoléon exprimera comme ultime volonté de reposer « sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français [qu'il a] tant aimé » : le corps de l'Empereur reposera dans la chapelle des Invalides. Une crypte, imaginée par l'architecte Ludovico Visconti, abritera l'imposant tombeau de quartzite rouge, digne des César de Rome. 

Le dôme des Invalides, sous lequel repose Napoléon Ier au milieu de ses généraux Bertrand et Duroc, et plus tard de ses frères Joseph et Jérôme, se transforme en une sorte de lieu de pèlerinage pour ses admirateurs. 
Au lendemain de 1870, tout en conservant leur fonction hospitalière, les Invalides vont de plus en plus porter un rôle patrimonial, avec la création du musée d'Artillerie, puis du musée de l'Armée.

Nos grands chefs de la Première Guerre mondiale sont enterrés dans le caveau des gouverneurs. 

Au matin du dimanche 23 juin 1940, lendemain du jour où le gouvernement français a signé l'armistice avec l'Allemagne, Adolf Hitler décide de visiter Paris. Arrivé par avion à l'aube au Bourget, il commence par l'Opéra et fait étape aux Invalides pour y saluer l'Empereur : « Hitler tenait sa casquette à la main contre sa poitrine, raconte Arno Breker qui était avec lui. «Il s'inclina. » Il s'engage alors à restituer à la France la dépouille mortelle de l'Aiglon, jusqu'alors conservée à Vienne - ce qui se fera le 15 décembre suivant.

Au lendemain de 1945, les maréchaux de la Seconde Guerre - Leclerc et Juin - rejoindront leurs aînés.

1986 : l'hôtel des Invalides accueille le diocèse aux armées.

1989 : le dôme est redoré en 1989. 

Entre 1990 et 2010, le musée de l'Armée est rénové. Il attire chaque année 1,2 million de visiteurs, venus découvrir quelques-unes des 500 000 pièces allant de l'âge du bronze au XXIe siècle.

Dans la cour d'honneur, se déroulent des cérémonies d'hommage aux soldats morts en mission ou aux victimes d'acte terroriste, ainsi qu'à des célébrités disparues, appartenant aux mondes politique, artistique ou culturel, tels récemment Simone Veil, Jean d'Ormesson, Charles Aznavour ou Jacques Chirac.

Près de 200 pensionnaires, malades ou handicapés, perpétuent la tradition initiale de l'institution. 

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