Lorsqu'il monte sur le trône en 1515, François d'Angoulême est déjà bien préparé au métier de roi grâce à sa mère, Louise de Savoir, qui avait observé avec attention la progression de son fils dans la succession au trône et l'incapacité de Louis XII à concevoir un héritier.
Depuis Charles VIII, les rois de France n'avaient cessé de revoir à la baisse leurs ambitions italiennes (…) François Ier échouera à installer durablement sa puissance sur le sol italien (…) Quant à la victoire de Marignan en 1515, si elle a frappé les esprits, c'est parce qu'elle avait l'éclat d'une première victoire et de la jeunesse. Mais outre qu'elle ne fut pas une victoire facile, elle ne contribua guère à asseoir la domination française sur la péninsule (…) Il faut attendre la campagne 1536-1538 pour que les armées de François Ier conquièrent des territoires stratégiques : la Savoie et le nord du Piémont resteront ainsi sous domination française jusqu'en 1559.
Les observateurs étrangers étaient fascinés par la capacité du roi de France à lever autant d'impôts avec le consentement de ses sujets. Longtemps, les historiens ont analysé le règne de François Ier comme le premier pas dans la longue et irrésistible marche vers l'absolutisme de Louis XIV.
Cet antagonisme se cristallise dans les parlements, et singulièrement au Parlement de Paris, dont une des prérogatives est l'enregistrement des lois, c'est-à-dire la vérification de leur conformité avec les lois divines et les lois fondamentales du royaume.
A plusieurs reprises et dans des situations diverses, le roi doit affronter la résistance de parlementaires (…) Les institutions autorisent la formulation de remontrances contre la politique royale, mais le roi est "délié des lois", c'est-à-dire qu'il peut s'affranchir de la loi ordinaire (…) C'est finalement au roi de limiter sa propre puissance sous le regard, voire la pression de ses sujets. Mais les parlementaires ne sont pas seuls à braver le foi : la noblesse entretient une culture du "malcontentement" et François Ier veille à la domestiquer comme il peut. Le conflit qui l'oppose, avec Louise de Savoie, au connétable de Bourbon s'achève par l'exil précipité de ce dernier qui rejoint le camp impérial et choisit de combattre la France. Plus q'une simple trahison, il s'agit d'un des nombreux épisodes de la confrontation entre le roi et la noblesse pour la définition de l'idéologie monarchique.
Mais la captivité du roi après Pavie ne proclame-t-elle pas aussi la force des institutions de la monarchie française, voire leur capacité à se gouverner elles-mêmes ? La monarchie supporte en effet la privation de son roi. En l'absence de François Ier, avec une régente, les institutions travaillent et le royaume, loin d'être à l'abandon, est toujours administré.
Les châteaux de Blois et d'Amboise sont adaptés aux nouvelles nécessités royales. Chambord s'élève, à partir de 1519, sur les terres de Sologne et manifeste, par son plan en croix grecque comme par ses ornements architecturaux, l'exceptionnalité de la monarchie française. Si le roi y séjourna finalement fort peu (sans doute y fit-il une quinzaine de visites, toutes de courtes durées), le chantier mobilisa 1800 ouvriers pendant près de vingt ans.
Briçonnet entretient une correspondance avec Marguerite d'Angoulême, la sœur du roi. c'est une véritable correspondance spirituelle : l'évêque guide la princesse. La protection de Marguerite a sans soute épargné les réformés de Meaux alors que, dès 1521, la faculté de théologie et le parlement de Paris condamnaient les écrits de Luther. mais en 1523, les bibliens de Meaux se séparent : pendant que Briçonnet rentre dans le rang, les plus radicaux de ses prédicateurs rejoignent la réforme luthérienne.
En 1534, François Ier vient en effet d'achever son long "tour de France" qui, pendant deux ans, l'a conduit à visiter de nombreuses villes du royaume et, multipliant les entrées de villes et les fêtes les plus somptueuses, à renforcer les liens qui l'unissent à ses sujets. 1534 (…) fut l'année des Placards (dans plusieurs villes du royaume, et jusque sur la porte de la chambre du roi, des feuilles volantes dénonçant le "Dieu de pâte" furent affichées)…
Après l'affaire des Placards et la publication par Jean Calvin de son Institution de la religion chrétienne, qui s'ouvre par une épître dédicatoire à François Ier, la faculté de théologie dresse une liste de 65 ouvrages condamnés comme hérétiques et publie 29 articles pour "apaiser le flot de diverses doctrines".
En 1545, plusieurs expéditions militaires contre des villages du Lubéron gagnés au protestantisme dont des milliers de morts. Les survivants se réfugient en Suisse (…) A la mort de François Ier, l'unité religieuse du royaume est déjà un souvenir.
Entre 1548 et 1553, Etienne de la Boétie rédige son Discours de la servitude volontaire (…) ce texte repose en fait sur l'observation de la France de François Ier et interroge la nature de la monarchie française.
Léonard de Vinci qui séjourna moins de trois ans en France, ne fut pas la seul préoccupation artistique de François (…) nous savons avec certitude que François Ier n'était pas au Clos Lucé à la mort du grand artiste.
(…) à Marignan, le jeune roi échappa de peu à la déroute ; sans doute, d'ailleurs, collectionna-t-il davantage les défaites (comme aussi les trahisons) que les victoires…
(…) les deux mariages de François Ier étaient des mariages politiques, dictés par la raison d'Etat.
(…) le roi de France gouvernait par conseil et François Ier se plia également à cette tradition.
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