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dimanche 11 septembre 2022

Wim Wenders sur le rêve américain (au milieu des années 1980)

Ce qu’il y avait de nouveau dans cette musique (le rock): le pur plaisir. La jouissance qu’on en attendait n’était pas culturelle, c’était seulement une expérience immédiate, toute physique, simple et direct. 

Tout, chaque image était dans ce médium, dans cette « télévision-américaine » ramené au rang de la publicités, avait la forme de la propagande. 

 C’est la détresse qui, en Amérique, rend aussi inventif. 

… le rêve américain s’impose à nouveau, mais sous une autre forme, comme cauchemar, comme l’oppression et l’asservissement mêmes, dont les « Américains » sont devenus les victimes. 


… ce médium (la TV) a reformulé et assujetti jusqu’aux habitudes de langage et de pensée, les règles du savoir-vivre et les moeurs d’un peuple. […] cette maladie de représentation inauthentique des sentiments est devenue progressivement une maladie nationale de perception inauthentique des sentiments… 


Le rêve américain n’est jamais tant invoqué que dans les émissions religieuses de la « majorité morale » […] la manière dont les plus sales cabotins y prêchent la morale et la pureté. 


Le grand mythe de l’homme libre, qui se fait lui-même et transforme ses rêves en réalité, à force de volonté : il n’en reste plus que le masque creux et la caricature dérisoire à tous les coins de rue, sur les publicités de cigarettes et d’automobiles. 


Totalitaire, on ne peut définir autrement la domination des images vides sur ce pays.


… il n’est désormais rien de plus qu’un moyen d’exploitation.

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