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samedi 13 mars 2021

Emmanuel Macron et le saint-simonisme (Frédéric Rouvillois)

"En tout cas, ils [les saint-simoniens] annoncent certaines de ces élites mondialisées qui réalisent la fusion du libéralisme et du socialisme, plus exactement d’un libéralisme encadré et d’un socialisme inégalitaire. En un sens, le saint-simonisme est une sorte de religion théorisée par Saint-Simon dans son dernier ouvrage, Le Nouveau Christianisme (1825), avec une église et une morale presque droit-de-l’hommiste, qui substitue aux fois anciennes, supposées mensongères, une religion de l’Homme s’émancipant par l’économie de la misère et de l’ignorance, et accédant à l’âge d’or.

Mais le saint-simonisme est avant tout une idéologie de la mobilité, de la fluidité et de la compétition, avec l’idée que chacun doit repartir de zéro pour se lancer dans la compétition à corps perdu, en fonction de ses « capacités ».


(…) s’agissant de la place de l’économie et de la conception de l’Histoire, Marx est très largement un disciple de Saint-Simon, comme il le reconnaît volontiers. 


Le saint-simonisme, y compris dans sa version macronienne, valorise le mouvement en tant que tel. Ce qu’il faut c’est être « en marche », changer, être dans le « trans », le passage.


De nombreux médecins entouraient du reste les saint-simoniens, tout comme Macron aujourd’hui. En 1832, lors de l’épidémie de choléra à Paris, ils n’hésitent d’ailleurs pas à préconiser une dictature sanitaire assumée comme telle. La religion de l’homme exige que tout soit fait pour que son corps, sa vie matérielle ou physique soit préservée, « quoi qu’il en coûte », comme dirait qui vous savez…"


(extraits d'un entretien in Causeur, janvier 2021)

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