(…) le 26 avril suivant doit avoir lieu à Genève une conférence internationale pour établir une paix durable en Extrême-Orient... Or, si la France abandonne Diên Biên Phù, le gouvernement craint de s'asseoir en position de faiblesse à la table des négociations. C'est au contraire la préparation de cette conférence qui sera interprétée par le général Giap, chef des armées viêt-minh, soutenu par la Chine et l'URSS, comme un aveu de faiblesse de la France. Et qui le poussera à l'offensive.
«Si le pire s'est produit, écrira le général Navarre dans son livre Agonie de l'Indochine (Plon, 1956), c'est aussi parce que le gouvernement, sans prendre l'avis du commandement, s'est engagé dans l'engrenage fatal de la conférence de Genève. La décision irréfléchie de tenir cette conférence a complètement changé les données du problème […]. C'est le jour où fut décidée la conférence de Genève que le sort de Diên Biên Phù fut scellé.»
La chute du camp retranché se traduit du côté français par près de 3000 morts et 11721 prisonniers, dont de nombreux blessés qui, pour la plupart, ne reviendront pas... Deux mois et demi plus tard, le 21 juillet 1954, sera scellé le sort de l'Indochine française.
(Extrait d'un article de Valentin Guilloux dans Valeurs actuelles, 22/10/2025)

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