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dimanche 3 juillet 2022

Sur les cryptomonnaies

La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confiance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.

Entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Il vaut aujourd’hui 19 100 dollars, ayant perdu 72 % de sa valeur en six mois. 


Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.


Aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. 


Des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie officielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.

Au Nigeria, en Thaïlande ou en Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.


La Chine a interdit toutes les cryptomonnaies… sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit le moyen d’augmenter le contrôle social (là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire).


Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. 

L’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine.


Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certificats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire-priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. 


En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède !

Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.


De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier.


(extrait d'un article d'Emmanuel Aumonier, dans Valeurs Actuelles 9/06/2022)

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