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mercredi 6 janvier 2021

Sophocle

Son théâtre rappelle que la condition humaine est une condition tragique ; le temps brasse et transforme toutes choses ; le héros n’a guère de prise sur son destin ; seule, la majesté de ses souffrances lui rend témoignage. Sagesse stoïquement désespérée, qui conseille la soumission aux lois universelles en reconnaissant que l’humanité n’est qu’un épisode à la surface de l’univers. 

Le chœur est la voix de la conscience populaire ; par lui chaque spectateur se voit intervenir dans le drame… 

(Robert Pignarre)

Antigone : - Non, je ne partagerai pas ma mort avec toi. Ne t’approprie pas un ouvrage auquel tu n’as pas travaillé. Que je meure, moi, ce sera bien !

Créon : - Mieux vaut tomber, s’il le faut, sous les coups d’un homme, que d’être appelé le vaincu d’une femme. 

(Antigone)

Œdipe : - Laisse-moi me retirer dans la montagne, sur ce Cithéron que ma mère et mon père avaient choisi pour tombeau à leur nouveau-né. Là, je mourrai leur victime, comme ils l’ont voulu. 

(Œdipe Roi)

Thésée : - Je n’oublie pas que je suis homme et que, pas plus que toi, je ne suis maître du lendemain.

Œdipe : - Fils d’Égée, mon cher ami, les dieux seuls sont exempts de la vieillesse et de la mort ; toutes choses, en dehors d’eux, sont brassées par le temps souverain. La force de la terre s’épuise, la vigueur corporelle s’épuise ; la bonne foi languit, la traîtrise germe à son tour ; pour les amis comme pour les peuples, le vent change ; aujourd’hui, c’est celui-ci, demain ce sera l’autre qui trouvera odieux ce qui le charmait, en attendant de s’y plaire à nouveau.

(Œdipe à Colonne)

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