1889 : la "grippe russe" part de Saint-Pétersbourg, fait 250000 morts en Europe et probablement plusieurs millions dans le reste du monde.
1918 : la "grippe espagnole" fait entre 25 et 100 millions de morts. Plus que les combats de la Première Guerre mondiale.
La grippe a été qualifiée d'espagnole, parce que l'Espagne, neutre, était alors le seul pays où l'on pouvait publiquement évoquer la maladie. Chez les belligérants, la censure l'interdisait.
C'est elle qui décidé de l'issue de la guerre. Au profit des Alliés.
Le traité de Brest-Litovsk signé en mars 1918 : la Russie se retire du conflit en abandonnant le tiers de son territoire européens (pays Baltes, Biélorussie, Ukraine) aux Allemands et aux Austro-Hongrois.
Le Empires centraux veulent profiter d'une supériorité numérique momentanée pour écraser les Français et les Britanniques avant que les forces américaines (un million d'hommes) ne soient déployées.
Le 9 avril, il déclenche une offensive générale. Les Allemands semblent d'abord victorieux et menacent même à nouveau Paris, comme en 1914.
Les Américains ne sont pas du tout immunisés, à la différence des Français et des Britannique qui, ayant été exposés aux premières grippes de 1916-1917, le sont en partie. Mais chez les Allemands, la maladie a un effet beaucoup plus grave : elle casse net l'offensive de la Somme en juin 1918.
Sur le million et demi de soldats allemands engagés en juin et juillet 1918, plus de 500 000 sont frappés par la grippe et donc en fait hors de combat.
Mais la maladie ne touche pas seulement les combattants. Elle fauche les civils des deux sexes, dont le taux de mortalité dépasse celui des militaires en 1918 : ce qui entraîne le grippage de l'économie de guerre. La production allemande de charbon s'effondre, réduisant d'autant les capacités industrielles, la production d'armements etc…
Fin septembre, les Allemands reculent. Le 3 novembre, Vienne signe l'armistice. Le 11 novembre, c'est Berlin.
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