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mardi 19 novembre 2019

Robespierre

"(…) Le jeune roturier a été brillamment formé au collège Louis-le-Grand et à la faculté de droit de Paris ; il a également fréquenté les couloirs et les salles d'audience du Palais de justice de la capitale, écouté plaider les grands du barreau…

(…) Robespierre se plaît à défendre des affaires potentiellement célèbres. Dans ses plaidoiries et ses factums, il s'adresse au public, joue sur l'émotion, adopte parfois une défense de rupture qui met en cause les juges inférieurs ou les lois en usage. Il est orateur, auteur, polémiste (…)

En 1789, à l'approche de la réunion des Etats généraux, cette assemblée des trois ordres qui n'a plus été réunie depuis le siècle précédent, l'avocat mesure pleinement l'importance des enjeux. En "patriote", il veut participer au débat et publie deux brochures : A la nation artésienne, et Les Ennemis de la patrie. Dans l'une et l'autre, Robespierre exige de profondes transformations de sa province et du pays entier (…)

C'est en portant ces idées, en exprimant une forte volonté de changement, qu'il est nommé député du tiers états de l'Artois.

(…) serment du Jeu de paume (20 juin 1789), par lequel les députés se sont engagés à ne pas se séparer avant d'avoir donné ne constitution à la France.

(…) Robespierre défend l'accès des protestants et des juifs à la citoyenneté, s'indigne de l'esclavage, développe une vision exigeante du mandat de député et s'oppose, en vain, à ce que le droit de vote soit accordé sous condition d'impôt. Il échoue également à faire abolir la peine de mort.

(…) la Constitution de 1791, qui lui paraît donner trop de pouvoirs au roi et pas assez aux Français (…)

(…) il s'oppose à toute offensive contre l'Autriche (…) En avril 1792, pourtant, le roi propose la guerre et l'Assemblée législative la déclare : en quelques mois, le conflit va à la fois emporter l'Assemblée et Louis XVI (…)

Quelques semaines plus tard, la Convention s'ouvre en prononçant l'abolition de la royauté (21 septembre). D'emblée, la nouvelle Assemblée est divisée. Pour certains, la responsabilité des massacres incombe à trois conventionnels, tous élus dans la capitale : Danton, Marat et Robespierre.

Aux frontières, la guerre ne se mène plus seulement contre l'Autriche et la Prusse, mais aussi contre l'Espagne et l'Angleterre. A l'intérieur, plusieurs départements de l'Ouest se sont soulevés au printemps ; dans la "Vendée militaire", une "armée catholique et royale" affronte dans une terrible guerre civile les soldats de la république. Après l'exclusion des Girondins, cette fois, des villes et des départements refusent de reconnaître la Convention faisant naître de nouveau conflits.
En cet été 1793, Robespierre est entré au Comité de salut public…

Robespierre et Danton (…) Ces deux "colonnes de la liberté", comme on les désigne dans la presse, s'estiment, s'épaulent et s'opposent alors à une vive offensive contre les prêtres et les cultes.

(…) Camille Desmoulins, que l'Incorruptible a rencontré au collège Louis-le-Grand, ou encore Danton, qui a construit sa notoriété dans l'assemblée des citoyens de son quartier, le district des Cordeliers. Élus comme Robespierre à la Convention, en septembre 1792, Pétion, Desmoulins et Danton vont peu à peu se séparer de leur ami.

(…) il hésite longtemps avant d'admettre l'arrestation de Danton et Desmoulins (…)

Or, loin de rassembler, ces exécutions ont divisé davantage et isolé Robespierre. Au fil des semaines, tandis que la répression des ennemis intérieurs se concentre dans la capitale, l'exceptionnelle notoriété du conventionnel dérange, et sa faveur pour un culte à l'Être suprême irrite. Beaucoup le soupçonnent également d'ambitions dictatoriales.

Le 9 thermidor (27 juillet 1794), Robespierre, Saint Just, Couthon, mais aussi Augustin Robespierre et Le Bas sont mis en accusation. Ils sont exécutés le lendemain (…) Le 9 thermidor devient la "chute de Robespierre", le renversement d'un "tyran", comme la "chute de Louis XVI" deux ans plus tôt…

(…) accusations de "dictature" lancées contre lui après la fuite du roi (1791) à l'entrée en république (1792), puis pendant l'an II (1793-1794).

Les images contraires du "monstre" et de l'Incorruptible coexistent dès 1790 et perdurent au XIXè siècle.

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