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samedi 16 novembre 2019

L'Iran, un empire de 4000 ans

"(…) "Iran" signifie "pays des Aryens". Ces derniers, des peuples appartenant à la famille indo-européenne venus d'Asie centrale ou peut-être du bassin de la Volga ont progressivement occupé le plateau de 1,6 million de km2 correspondant à l'Etat iranien actuel (…) au deuxième millénaire avant l'ère chrétienne. Entre le IXè et le VIè siècle, deux de ces peuples pérennisent leur présence sur le plateau iranien : au nord, les Mèdes, ancêtres des Kurdes actuels ; au sud, les Perses. Alliée des Babyloniens, les Mèdes ont d'abord l'avantage : ils contribuent à la chute de l'empire assyrien, en 612 av. J-C. Mais les Perses prennent le dessus une cinquantaine d'années plus tard : leur roi
Kurosh (Cyrus II le Grand) fédère les deux peuples, s'empare de Babylone, en 539, puis de l'Anatolie, du Levant, de l'Egypte et de la plus grande partie de l'Asie centrale.
La réussite perse tient à deux innovations politiques. D'abord le concept de "loi naturelle". jusque-là, les empires reposaient sur la terreur. La dynastie achéménide ("les sages bienveillants"), fondée par Cyrus et son gendre Darius, va au contraire se concilier ses sujets en les rétablissant dans leurs anciens droits et en permettant un retour, au moins partiel, dans les patries perdues : ce que la Bible rapporte à propose des juifs (…)

Cette attitude procède des religions nationale iranienne, mazdéisme et zoroastrisme, qui font l'homme l'allié du dieu bon, Ahura Mazda, dans son combat contre le principe du Mal, Ahriman.
Seconde innovation : la "paix du grand roi", c'est-à-dire la mise en place d'une administration rationnelle - une trentaine de vice-rois (les satrapes), une monnaie (la darique d'or), une langue officielle (l'araméen, plus répandu que le perse) (…)

Au centre, Persépolis, la capitale que fait bâtir Darius. Non pas une "acropole", une citadelle close, mais un espace ouvert : de vaste terrasses, un escalier monumental (…)

Un seul peuple maintient son indépendance aux lisières de l'empire perse : les Grecs : A la fin du IVè siècle avant l'ère chrétienne, coup de tonnerre : la Macédoine, un petit royaume balkanique semi-hellénisé, se lance à la conquête des cités grecques puis de l'Orient. A sa tête, un jeune génie militaire, Alexandre. en trois ans à peine, de 334 à 331, il anéantit les forces achéménides (…)

Alexandre rêve aussi d'une fusion ente les mondes helléniques et orientaux…"

(extrait d'un article de Michel Gurfinkiel dans "Valeurs actuelles", 7/11/2019)

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