"Historiquement, la question du statut marital des prêtres a été abordée dès le début du IVè siècle, lors du concile d'Elvire en Espagne en 305. On ordonnait alors des hommes mariés à la prêtrise et à l'épiscopat mais les prêtres mariés et leurs femmes étaient tenus de respecter la règle de la continence, c'est-à-dire l'absence de relations conjugales. En pratique, pour ne pas succomber à la tentation beaucoup se séparaient, et les épouses partaient dans des couvents et des lieux reculés. Mais, dans bien des cas, après l'ordination des enfants naissaient : le prêtre était alors démis de ses fonctions et la femme était bannie.
Au fil des siècles, on comptait alors de nombreuses dynasties sacerdotales et le pouvoir religieux et féodal était tellement imbriqué que l'Eglise ordonnait des hommes mariés simplement parce qu'ils étaient riches et puissants.
Ce n'est qu'au XIè siècle que le pape Grégoire VII réforma la situation et mit fin au trafic des charges ecclésiastiques au profit des familles de prêtres. Il imposa alors le célibat, calquant ainsi le mode de vie des prêtres sur celui des moines.
Ce modèle de prêtre est renforcé au moment du concile de Trente (1545-1563), à la suite de la réforme protestante. Les réformateurs considèrent alors que le célibat est une règle "contre nature qui mène à des déviances." (…)
Toutefois en vingt ans, Jean Paul II dispensera de célibat environ 220 candidats au sacerdoce, le plus souvent pères de famille, anciens pasteurs protestants ou anglicans."
(extrait d'un article de Sophie Mattei in Vocations, janvier-mars 2019)
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