Nombre total de pages vues

lundi 12 décembre 2016

"Only lovers left alive" de Jim Jarmusch (2013)

Déjà, le casting. Ça dit beaucoup. Je déteste Tilda Swinton. Elle est raide, ne sait pas quoi faire de ses bras quand elle marche, les laisse ballants le long de son corps sans forme. Elle n'est ni dans son corps, ni avec les autres (aucune empathie). Elle est en-dehors. Pour une comédienne, c'est un souci. En plus, elle a un coté snob, mais c'est pas ça qui me gêne (c'est pour ça que Jarmusch a dû la choisir en revanche).

Cette artificialité, on la retrouve dans :

- la musique : elle fait penser à celle de Neil Young de Dead Man. Guitare, rock, planant. Il y a 20 ans, c'était original. Pourquoi réitérer ? On dirait une recette.

- le scénario : c'est une bonne idée à la base, ces immortels vampires, Adam et Eve… Mais les références aux grands hommes/femmes de l'histoire qu'ils ont croisés m'ont parues artificielles. Là aussi, un côté un peu snob, et avec une pointe d'humour (Dr Strangelove, Dr Faust, Dr Caligari…), mais ça ne fonctionne plus comme le William Blake de Dead Man. Et puis, encore une fois, même si je n'aime pas Johnny Depp, lui aussi la plupart du temps superficiel, il était plus sympathique que Swinton.

- les personnages principaux : super agaçants. Ils tournent en rond (comme le vinyl du générique). On se fait un trip sanguin de temps en temps… Je sais, c'est probablement voulu.
Mais étant donnée l'idée de base assez ambitieuse (immortalité, Adam et Eve etc…), si c'est pour arriver à ça…  
Et pourquoi ces clichés ? 
Lui, soi disant la musique (à la technicos), elle, la littérature (les bouquins, elle les caresse… sans aucune sensualité)… 
Elle blanche, lui black. 
Elle l'Orient, lui l'Occident.  
Sans parler de leur côté androgyne, ou plutôt asexué avec une tendance à surtout féminiser le gars comme dans les pubs Calvin Klein : c'est ringard… 

Leur façon de danser avant l'amour est pathétique de banalité : j'avais honte pour eux. Swinton est en grande partie responsable…

Bref, quand on est un réalisateur vieux et doué, il vaut mieux parfois s'arrêter… Sinon, on tente les vielles recettes. Jarmusch, c'est le côté dark nonchalant petit doigt levé, Scorsese,  c'est le côté rock-coke-fight ("Vinyl" était aussi pathétique).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire