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dimanche 6 septembre 2015

Boum contre Bling

"The Bling Ring" de Sofia Coppola (2013)

Très intéressant. Comme un Bret Easton Ellis (en moins génial). 
Et déprimant. 

1) Apparemment les people de Beverly Hills laissent leurs voitures et maisons ouvertes, avec du cash à disposition… Les plus méfiants laissent les clés de leur résidence (sans aucune alarme) sous le paillasson devant l'entrée. 

2) Après avoir failli, avec ses comparses lobotomisés, se faire choper par les flics, Rebecca ouvre la portière d'une voiture, et en ressort avec un sachet (de la cocaïne probablement).

Peut-être que 1) s'explique par 2) : c'est un quartier de défoncés qui planent en permanence.

Et cette musique de merde que les décérébrés écoutent, ce bruit, insupportable.

Le meilleur plan du film n'est pas à mettre à l'actif de la fille Coppola, mais de son chef-op Harris Savides (auquel le film est dédié) : la nuit, long plan d'ensemble pris d'une colline sur la maison d'un pipeul que Rebecca et Mark sont en train de dévaliser ; avec le bruit des sirènes de Los Angeles… Bizarrement, j'y ai vu la distance emblématique du point de vue de Princess Coppola, qui observe ses personnages comme un béotien des animaux de laboratoire. Et avec une touche girly : les couleurs des appartements allumés.

La réalisatrice reste en superficie. Sur le même mode et un même rythme, elle enchaîne des séquences de voiture, de cambriolages, de boîte de nuit, toutes filmées de la même façon. 
La mise en scène est parfaitement en accord avec la superficialité des agissements des personnages : un plan chasse l’autre, un plan en vaut un autre, tout comme les adolescents enchaînent les séances d’essayage dans leur chambre, dans les boutiques ou dans les garde-robes des stars. 

La génération MTV : obscène, sans sexe (les mecs sont des ados attardés et efféminés), sans conscience.

Sans le comprendre, on peut expliquer qu'on devienne djihadistes face à une culture américaine du bling-bling complètement dégénérée. 
Au vide intersidéral et glacial du monde régi par l'argent et la célébrité s'oppose le vide trop plein d'une idéologie qui veut régir par la terreur. 
Révolte politique face à dictature économique. 
Réaction aussi violente et relevant encore plus clairement d'une culture de mort.

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