En sortant du christianisme, naturellement, le patriarcat revient. Si les femmes dominent, elles en auront la charge. Et l’on ne sera guère plus avancé. Comme je l’écris : le matriarcat n’est jamais qu’un patriarcat dont la première lettre a changé (…)
La virilité est moins affaire de muscles que de fidélité, à une femme ou à une vocation. Elle suppose un certain courage, un certain humour aussi, qui embrasse les épreuves sans en vouloir à la vie d’être parfois si dure.
(…) comme l’a montré Éric Marty, dans le Sexe des modernes, la théorie du genre repose en bonne partie sur la toute-puissance de la parole face au réel. Je suis ce que je dis être : une femme si j’affirme être une femme. Or on ne discute ensemble que du réel, à partir de lui (…)
Mais justement, et c’est là le drame proprement humain, nous sommes corps avant d’être parole. Notre corps nous a prononcés avant nous : nous avons un utérus, ou non, avant de le décider (…) La vraie liberté n’est pas celle d’une toute-puissance illusoire de la parole sur le corps, mais d’une attention émerveillée à ce qu’il nous a été donné d’être.
Rien de ce dont l’homme est la mesure n’est intéressant. Le ciel étoilé, Dieu, le cœur humain sont démesure. Donc intéressants."
(Extraits d'un entretien avec Anne-Laure Debaecker, in Valeurs Actuelles, 10/06/2021)

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