(La Création et la Chute)
« Pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair !
Celle-ci sera appelée « femme », car elle fut tirée de l’homme, celle-ci ! »
C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.
Puis Yahvé Dieu dit : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal ! Qu’il n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours ! » Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d’Eden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré. Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Eden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie.
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(Le Déluge)
Qui verse le sang de l’homme, par l’homme aura son sang versé. Car à l’image de Dieu l’homme a été fait.
Quand l’arc sera dans la nuée, je le verrai et me souviendrai de l’alliance éternelle qu’il y a entre Dieu et tous les êtres vivants, en somme toute chair qui est sur la terre.
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Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et, là confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres.
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(Histoire d’Abraham, après la destruction de Sodome)
Lot monta de Çoar et s’établit dans la montagne avec ses deux filles, car il n’osa pas rester à Çoar. Il s’installa dans une grotte, lui et ses deux filles.
L’aînée dit à la cadette : « Notre père est âgé et il n’y a pas d’homme dans le pays pour s’unir à nous à la manière de tout le monde. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui ; ainsi ; de notre père, nous susciterons une descendance."
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(Job)
Alors sa femme lui dit : « Pourquoi persévérer dans ton intégrité ? Maudis donc Dieu et meurs ! »
Étendu sur ma couche, je me dis : « A quand le jour ? » Sitôt levé : « Quand serai-je au soir ? » Et des pensées folles m’obsèdent jusqu’au crépuscule.
Vermine et croûtes terreuses couvrent ma chair, ma peau gerce et suppure.
Car c’est tout un et j’ose dire : il fait périr de même l’homme intègre et le méchant.
Quand un fléau mortel s’abat soudain, il se rit de la détresse des innocents.
Si ce n’est pas lui, qui donc alors ?
La lumière est une création de Dieu, les ténèbres ne le sont pas : elles sont négation.
Le sabbat (shabbat) est une institution divine : Dieu lui-même s’est reposé (shabat) ce jour-là.
« Jardin » est traduit « paradis » dans la version grecque, puis dans toute la tradition.
Caïn et Abel : après la révolte de l’Homme contre Dieu, c’est la lutte de l’Homme contre l’Homme ; à quoi s’opposera le double commandement qui résume la Loi, l’amour de Dieu et du prochain.
Caïn est le constructeur de la première ville, l’ancêtre des éleveurs, des musiciens, des forgerons et peut-être des filles de joie, qui subviennent aux commodités et aux plaisirs de la vie urbaine. Ces progrès sont attribués par l’auteur yahviste à la lignée de Caïn le maudit ; la même condamnation de la vie urbaine se retrouvera dans le récit yahviste de la tour de Babel.
(…) comme le salut accordé à Noé figure le salut par les eaux du baptême.
Tout sang appartient à Dieu, mais éminemment le sang de l’homme fait à son image. Dieu le vengera, et il délègue à cet effet l’homme lui-même : la justice d’Etat, et aussi les « vengeurs du sang ».
Le récit yahviste donne de la diversité des peuples et des langues une autre explication. C’est le châtiment d’une faute collective, qui comme celle des premiers parents, est encore une faute de démesure. L’union ne sera restaurée que dans le Christ sauveur : miracle des langues à la Pentecôte…
« Babel » est expliqué par la racine « bll »: « confondre ».
Introduction aux livres sapientiaux :
Cette sagesse est internationale. Elle a peur de préoccupations religieuses et s’exerce sur le plan profane. Elle éclaire la destinée des individus, non par une réflexion philosophique à la manière des Grecs, mais en cueillant les fruits de l’expérience. Elle est un art de bien vivre…
La vraie sagesse est la crainte de Dieu, et la crainte de Dieu est la piété. Si la sagesse orientale est un humanisme, on pourrait dire que la sagesse israélite est un « humanisme dévot ».
Introduction au livre de Job :
Job […] sans cesse se heurte au mystère d’un Dieu juste qui afflige le juste. Il n’avance pas, il se débat dans la nuit.
Yahvé […] refuse de répondre, car l’homme n’a pas le droit de mettre en jugement Dieu.
(…) l’homme doit persister dans la foi alors même que son esprit ne reçoit pas d’apaisement.
A la question angoissée de Job répondront deux textes de Saint-Paul : « les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. »
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