Ce sont deux égoïsmes, prêts à se donner, en échange, non gratuitement ; on les voit s’avancer, se reprendre, craindre de faire un pas que l’autre n’ait pas fait, estimer ce qu’un « non » laisse encore d’espérance, ce qu’un « oui » contient de sincérité.
Il y a là tout un délicieux marchandage qui exclut le pur amour, le don absolu de soi…
L’amour est une création continue : qui s’abandonne à mi-chemin est perdu. Aussi Marivaux a-t-il été le peintre de l’inquiétude des amants qui tremblent de n’être pas aimés comme ils le veulent et qui risquent de perdre leur amour en voulant trop s’assurer de lui.
(Lanson, Histoire de la littérature française)
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