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mardi 18 juillet 2017

"Les maronites, un peuple fidèle" - La Vie (6 Juillet 2017)

Fondée par les disciples de saint Maron (ou Maroun), ermite qui vécut au IVe siècle dans les montagnes du nord de la Syrie historique, l'Église maronite constitue la plus grande communauté chrétienne du Liban. « Ceux de Maroun » (définition des maronites) sont issus du patriarcat d'Antioche, le premier des trois patriarcats de l'Église primitive, avec Rome et Alexandrie. 

En 451, les maronites sont les seuls Antiochiens à accepter le concile de Chalcédoine, qui va diviser l'Orient. Attachés à leur liberté, ils sont confrontés à l'empire byzantin dictatorial. Persécutée, la communauté maronite se réfugie dans les montagnes du mont Liban. 

Leur isolement s'accroît au VIIe siècle lors de l'invasion musulmane. Les croisades marquent un tournant pour cette communauté qui tisse ses premiers liens avec l'Occident. 

En 1860, les maronites sont persécutés par l'empire Ottoman avec l'aide des Anglais qui veulent limiter l'influence de la France. En une semaine 50 000 chrétiens sont tués au Liban et à Damas (Syrie). Napoléon III s'érige alors en protecteur et dépêche un corps expéditionnaire et une flotte française pour sauver la communauté maronite. Finalement, le 9 juin 1861, naît le gouvernorat (Moutassarifat) du mont Liban, assurant un statut d'autonomie aux maronites. Ce territoire deviendra la base du Liban, qui obtiendra son indépendance le 22 novembre 1943. Un pacte national entre Libanais spécifiera que le Président doit être maronite.

Les maronites sont un peuple francophone et arabophone et ont toujours été fidèles à l'évêque de Rome, ce qui fait leur spécificité. Lors des divisions entre Rome et Byzance, des araméens ont choisi l'Église byzantine. Il s'agit des Melkites. Ils sont araméens mais ont choisi la langue grecque comme langue liturgique. C'est pourquoi on les appelle les grecs-catholiques d'Orient ou grecs orthodoxes d'Orient. L'Église maronite est gouvernée collégialement par le Synode des évêques maronites sous la présidence du patriarche maronite « d'Antioche et de tout l'Orient ». En communion avec Rome, l'Église maronite a son propre rite, en langue syriaque, fille de l'araméen, et en arabe (principalement). Ainsi, la messe comporte quelques différences avec la messe latine : la prière du pardon, le « Houssoyo », récitée après l'oraison du début, est plus longue.

Les maronites constituent près de la moitié des chrétiens au Liban et sont au nombre de 15 millions dans le monde. La France compte au moins cinq paroisses, à Paris et en banlieue, ainsi qu'à Lyon et Marseille, ainsi que quatre communautés religieuses.

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