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vendredi 10 mars 2017

Interrogation concernant la prière du chapelet

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés. Ne les imites donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. » (Evangile selon saint Mathieu, 6,7-8)

Il semble y avoir contradiction entre Jésus qui, à la suite de ce passage, nous apprend le « Notre Père », et la Sainte Vierge qui nous demandent de prier le chapelet (dans ses nombreuses apparitions)…

Sans vraiment répondre à cette interrogation, mais en donnant une piste (l'oraison, comme prière particulière) voici ce que dit Carlo Carretto, dans son livre "Toi qui as cru" (Recueil marial 1986). 

« C'est le propre de l'amour de se répéter grâce à des paroles simples et chaleureuses. (…) Si tu t'aperçois que tu trouves bonheur et paix en prenant ton chapelet et en te plongeant dans une prière rythmique et répétitive, sois heureux.
Si tu réussis à réciter le chapelet entièrement sans te préoccuper de penser, mais seulement heureux d'être paisiblement avec la Mère de Jésus, réjouis-toi, car tu es sûrement sous l'action de l'Esprit et cela seul compte lorsque l'on prie....
Pour celui qui ne comprend rien à la vie spirituelle, le Rosaire est synonyme de prière mécanique. Pour qui est "spirituel" et avancé dans le chemin de la prière, le chapelet est la manière la plus simple de s'aider à vivre la prière concrètement et longtemps.
Je ne crains pas d'affirmer que celui qui aime ce genre de prière et qui se trouve à son aise en récitant le Rosaire est un contemplatif, ou sûrement sur la voie de la contemplation.
Donc, prenez garde à ne pas dénigrer ce que vous ne connaissez pas. Le Rosaire est un mode de prière universel. Nous le trouvons, en effet, dans toutes les religions révélées. »

Ok, mais après des mois de pratique, il est clair que je ne suis pas un contemplatif. Et ce qui m'a décidé à changer et à ne plus m'astreindre à la prière quotidienne d'un chapelet est la lecture de ces conseils donnés par Saint Louis Marie Grignion de Montfort (c'est la "seconde faute" que j'ai commise très régulièrement) :
« Prenez surtout garde aux deux fautes ordinaires, que font presque tous ceux qui disent le chapelet ou le Rosaire :
La première, c'est de ne prendre aucune intention en disant leur chapelet, en sorte que, si vous leur demandiez pourquoi ils disent leur chapelet, ils ne sauraient vous répondre. C'est pourquoi ayez toujours en vue, en récitant votre Rosaire, quelques grâces à demander, quelque vertu à imiter, ou quelque péché à détruire.
La seconde faute qu'on commet ordinairement en récitant le saint Rosaire, c'est de n'avoir point d'autre intention, en le commençant, que de l'avoir bientôt fini. Cela vient de ce qu'on regarde le Rosaire comme une chose onéreuse, qui pèse bien fort sur les épaules lorsqu'on ne l'a pas dit, surtout quand on s'en est fait un principe de conscience, ou quand on l'a reçu par pénitence et comme malgré soi.
C'est une pitié de voir comment la plupart disent leur chapelet ou leur Rosaire. Ils le disent avec une précipitation étonnante; ils mangent même une partie des paroles. On ne voudrait pas faire un compliment, de cette manière ridicule, au dernier des hommes, et on croit que Jésus et Marie en seront honorés !... Après cela, faut-il s'étonner si les plus saintes prières de la religion chrétienne restent sans presque aucun fruit; et si, après mille et dix mille Rosaires récités, on n'en est pas plus saint ?

(…) une dizaine, dite ainsi posément, vous sera plus méritoire que des milliers de Rosaires récités à la hâte, sans réfléchir ni s'arrêter."


Dont acte.