Au IIIe siècle, aux chrétiens qui voulaient fêter la
naissance du Christ, Origène, Père de l’Église, objecte encore qu’il s’agit
d’une coutume païenne.
Noël s’installe au cours du IVe siècle.
(…) le choix de la date du 25 décembre ne répond
pas à la préoccupation de neutraliser une fête païenne, celle du Sol Invictus
romain, mais plutôt au souci de profiter du symbolisme cosmique. Le solstice
devient le jour où naît le « vrai » soleil de justice identifié au Christ (…)
La première crèche installée à l’intérieur d’un
sanctuaire serait celle de l’église des jésuites de Prague, datant de 1562. En
France, il faut attendre le XVIIe siècle pour que cette pratique se développe,
sous l’influence de l’Oratoire et de sa spiritualité de l’enfance (…)
La fête donne lieu à des débordements jusqu’au
XVIIe siècle. Entre le 25 décembre et le 6 janvier, les codes
étaient bousculés, inversés, avec les jeux et défilés, les fêtes de l’âne ou
des fous ou cette curieuse fête de l’évêque des Innocents, le 28 décembre, où
un enfant déguisé en évêque menait l’office (…)
Au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, les
monarques s’identifient à l’Enfant-Roi ou aux mages de la crèche, qui
deviennent opportunément des « rois » mages. C’est à Noël que Clovis reçoit le
baptême. À Noël, que Charlemagne se fait couronner en l’an 800.
(…) le totalitarisme hitlérien qui cherche à gommer l’aspect chrétien de la fête.
(Extrait d'un article de La Croix, 22/12/16 à propos du livre "Noël, une si longue histoire" d'Alain Cabantous et François Walter.)