Malheur à toi
qui détruis et n'es pas détruit, qui es traître alors qu'on ne te trahit pas;
quand tu auras fini de détruire, tu seras détruit, quand tu auras terminé tes
trahisons, on te trahira.
Yahvé,
fais-nous grâce, en toi nous espérons. Sois notre bras chaque matin, et aussi
notre salut au temps de la détresse.
Au bruit du
tumulte les peuples s'enfuient, lorsque tu te lèves les nations se
dispersent.
On amasse
chez vous le butin comme amasse le criquet, on se rue sur lui comme une ruée
de sauterelles.
Yahvé est
exalté car il trône là-haut, il comble Sion de droit et de justice.
Et ce sera la sécurité pour tes jours : sagesse et
connaissance sont les richesses qui sauvent, la crainte de Yahvé, tel est son
trésor.
Voici
qu'Ariel pousse des cris dans les rues, les messagers de paix pleurent
amèrement.
Les routes
sont désolées, plus de passants sur les chemins, on a rompu l'alliance,
méprisé les témoins, on n'a tenu compte de personne.
Endeuillée,
la terre languit. Couvert de honte, le Liban se dessèche, Saron est devenue
comme la steppe, Bashân et le Carmel frémissent.
Maintenant je
me lève, dit Yahvé, maintenant je me dresse, maintenant je m'élève.
Vous concevez
du foin, vous enfantez de la paille, mon souffle, comme un feu, vous
dévorera.
Les peuples
seront consumés comme par la chaux, épines coupées, ils seront brûlés au feu.
Écoutez, vous
qui êtes loin, ce que j'ai fait, sachez, vous qui êtes proches, quelle est ma
puissance.
Les pécheurs
ont été terrifiés à Sion, un tremblement a saisi les impies. Qui de nous
tiendra devant un feu dévorant ? qui de nous tiendra devant des brasiers
éternels ?
Celui qui se conduit avec justice et parle
loyalement, qui refuse un gain extorqué et repousse de la main le pot-de-vin,
qui se bouche les oreilles pour ne pas entendre les propos sanguinaires, et
ferme les yeux pour ne pas voir le mal,
celui-là habitera dans les hauteurs, les roches
escarpées seront son refuge, on lui donnera du pain, l'eau ne lui manquera
pas.
Tes yeux
contempleront le roi dans sa beauté, ils verront un pays qui s'étend au loin.
Ton cœur
méditera ses frayeurs : " Où est celui qui comptait ? où est celui qui
pesait ? où est celui qui comptait les tours ? "
Tu ne verras
plus le peuple insolent, le peuple au langage incompréhensible, à la langue
barbare et dénuée de sens.
Contemple
Sion, cité de nos fêtes, que tes yeux voient Jérusalem, résidence sûre, tente
qu'on ne déplacera pas, dont on n'arrachera jamais les piquets, dont les
cordes ne seront jamais rompues.
Mais c'est là
que Yahvé nous montre sa puissance, comme un lieu de fleuves et de canaux
très larges où ne vogueront pas les bateaux à rame, que ne traverseront pas
les grands vaisseaux.
Car Yahvé
nous juge et Yahvé nous régente, Yahvé est notre roi, c'est lui notre
sauveur.
Tes cordages
ont lâché, ils ne maintiennent plus le mât, ils ne hissent plus le signal.
Alors on s'est partagé un énorme butin, les boiteux se sont livrés au pillage.
Aucun
habitant ne dira plus : " Je suis malade ", le peuple qui y demeure
verra sa faute remise.
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